Issu du latin nemo signifiant « personne », le point Nemo est le pôle maritime d’inaccessibilité, c’est-à-dire le point de l’océan le plus éloigné de toute terre émergée. Les humains les plus proches sont les occupants de la Station Spatiale Internationale, orbitant à 300 km du sol, alors que la première terre habitée est éloignée de 2 700 km environ. Le nom de « Point Nemo » est également utilisé pour désigner une immense zone du Pacifique Sud, située au large des côtes chiliennes. C’est un vaste cimetière de matériel astronautique, accueillant les restes de vaisseaux spatiaux obsolètes, encore contrôlables.
Le point Nemo est comme le symbole d’un monde en péril et le point de départ d’une interrogation profonde sur ce que nous sommes. Cette métaphore disant le retranchement de l’être, d’une forme de disparition, est une chorégraphie enrichie d’images projetées. La danse est tout d’abord vive, captive d’un trop plein d’émotion, puis, au fil de l’eau et au gré des vagues, elle se fera onduleuse, plus simple mais plus puissante, allant vers la plénitude d’un dépouillement brut et sans artifices. Quant à la musique, d’abord, omniprésente, étouffante, oppressante même, elle se diluera dans le temps de l’intériorité afin de résonner dans quelque chose de plus pur, qui touche l’âme. Aussi le point Nemo que nous avons symboliquement fait nôtre est-il un voyage initiatique vers le cœur de l’être et sa matérialité : le rapport à l’Autre.
